J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire - L'Etranger
Portrait de Nestor Schoonbroodt

Nestor Schoonbroodt

Né à Battice le 15/06/1933 et décédé à Desnié le 13/09/2025

Fondateur de Schoonbroodt Hydraulics SA Télécharger la carte souvenir

Textes

Proches et amis ont souhaité partager quelques textes et paroles qui reflètent ta sensibilité, ta sagesse et l'amour que nous avons pour toi. Ces textes ont résonné comme autant d'échos à ta vie et à l'héritage que tu laisses dans nos cœurs. Ils demeurent ici comme une trace de ce moment de recueillement et de souvenir.

Il Meurt Lentement

Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas
Celui qui ne lit pas
Celui qui n'écoute pas de musique
Celui qui ne sait trouver
Grâce à ses yeux

Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre
Celui qui ne sait jamais aider

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l'habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins
Celui qui ne change jamais de repères
Ne se risque jamais à changer
La couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d'émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les cœurs blessés

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu'il est malheureux
Au travail ou en amour
Celui qui pas une seule fois dans sa vie
N'a fui les conseils sensés

Vis maintenant
Risque-toi aujourd'hui
Agis tout de suite
Ne te laisse pas mourir lentement
Ne te prive pas d'être heureux

Pablo Neruda

Eloge de Jonathan

Papa,

Toi et moi, nous n'avons jamais beaucoup parlé ensemble. Il faut dire que tu n'étais pas, et c'est peu le dire, un grand bavard… Préférant exprimer ta sensibilité à travers tes sculptures, tes dessins et, surtout, ton regard tendre…

Et pourtant, malgré cette économie de mots, de par la personne que tu étais, tu m'as tant appris…

Tu m'as appris à suivre ses passions, qu'elles sont une richesse bien plus grande que tout l'or du monde.

Tu m'as appris que le travail était une vertu, toi qui, bien après l'âge de la pension, rentrais encore à la maison tard dans la soirée puis te mettait à ta grande table à dessin en rentrant, te plongeant dans des schémas hydrauliques complexes (auxquels je n'ai jamais rien compris)…

Tu m'as appris que l'amitié était un trésor, et qu'il fallait chérir ses amis. Avec ta grande bande de potes, hétéroclites au possible, mélangeant artistes, techniciens, ingénieurs, un dentiste et même, qui l'aurait cru, toi l'anarchiste, un juge !

Tu m'as appris que l'argent ne valait rien en comparaison des valeurs telles que l'intégrité, l'amitié, la loyauté, la fidélité...

Tu m'as appris que la tendresse était plus importante que tout. Comme tu aimais souvent le répéter : Ni dieux, ni maîtres, juste la tendresse.

Avec toi, les vacances devenaient des aventures, et ce n'est pas Cathy qui me contredira. Au volant de ta Jeep, ton fameux foulard rouge autour du cou, à sillonner les pistes, armé d'un bâton ramassé en bord de route à grimper les montagnes, d'un sac de couchage pour dormir sur une plage en Sicile...

Ta vie a été riche. Ou plutôt, devrai-je dire tes vies : car tu en as eu mille, ou presque.

Enfant ayant grandi dans une ferme pendant la guerre, tu deviens indépendant dans la mécanique automobile, que tu avais apprise auprès de ton papa, que tu chérissais.

Précurseur dans l'âme, tu t'aventures à triturer les moteurs diesels, à une époque où on pense cette technologie vouée à mourir dans l'œuf.

Quand la monotonie a commencé à s'installer, tu t'es lancé dans l'hydraulique, apprenant en autodidacte via des cours en correspondance.

Entrepreneur, tu fondes les ateliers Schoonbroodt Hydraulics, rue de l'Epargne, qui existent toujours aujourd'hui, avec aux manettes ton fils spirituel, Michel.

Et, quand tu as estimé avoir fait le tour du sujet (et surtout, on ne va pas se mentir, quand tu en as eu marre de la marée de papier qui t'envahissait, toi pour qui le travail administratif s'apparentait aux 12 travaux d'Hercules), tu n'as pas hésité à tout lâcher pour accompagner ton fils Djo dans le sud de la France en Aveyron, y élever des chèvres et vivre en quasi-autarcie à La Broutie, ce petit coin de paradis perdu…

Cette région, tu en es tombé amoureux, et il y avait depuis un peu d'un agriculteur Aveyronnais en toi, mais sans le côté pingre…

Rentré en Belgique, contraint et forcé par une Polonaise au caractère bien trempé, tu t'es également découvert une passion pour la sculpture, et j'aimais te voir dans ton atelier, sublimer la terre, à l'occasion un bout de cigare, piqué à maman, au coin des lèvres.

Ces dernières années, elles ont été bien difficiles : marquées par les pertes et le handicap…

La perte de Thierry, ton magistrat préféré (que j'aimais appeler “Votre honneur” pour le taquiner, ce qui ne manquait pas de te faire sourire).

La mort de ton fils Djo, que tu adorais, emporté par le cancer.

Et, récemment, la perte de ton copain Jean-Claude, qui a décidé de jouer, avec la flamboyance qu'on lui connaît, son dernier acte cette année.

Et les autres…

Le handicap t'a laissé diminué. Toi qui as toujours été si fort, grand marcheur aux si beaux mollets, tu ne tenais plus sur tes quilles. Cette dégringolade, te laissant alité, a été d'autant difficile à voir qu'on connaissait tous ton indépendance et ton infatigable soif d'aventure et de projets en tout genre. Ce n'était plus une vie…

Mais, jusqu'au bout, tu auras eu la chance d'être bien entouré. Par ta petite Jojo chérie, qui a admirablement veillé sur toi, par tes enfants et petits-enfants, par tes amis. Tu voulais mourir à Desnié, loin des hôpitaux et des maisons de repos, que tu ne savais pas voir en peinture. Et ta volonté a été exaucée. Tu es parti apaisé, en compagnie de ta Jojo, tes enfants (légitimes et spirituels), une petite boule de poil rousse à tes pieds.

Aujourd'hui, nous avons tous une pensée pour toi. Et, pour ma part, et je sais ne pas être le seul, j'aurai toujours une pensée pour toi.

Jonathan Schoonbroodt

Témoignage de Philippe

Papa,

Tu as eu une vie intense et passionnante, mais à 90 ans ta santé s'est dégradée. Tu as dû prendre le lit et tu ne l'as plus quitté.

Ton souhait était de finir tes jours paisiblement à ton domicile de Desnié. C'est ce qui est arrivé. Parce que tu as eu la chance d'avoir une compagne hors du commun.

Pendant 2 longues années, elle t'a veillé, elle t'a soigné, elle t'a chouchouté.

Pendant 2 longues années, elle a animé ta vie avec de gentilles taquineries pleines d'humour et pleines d'amour.

Jocelyne, 1000 fois merci !

Philippe Schoonbroodt

Témoignage de André

Nestor,

En ce jeudi 18 septembre 2025, pour beaucoup de tes amis, une page a été tournée, on n'aura plus le plaisir de converser avec toi, recevoir tes conseils avisés sur de nombreux sujets, échanger sur les voyages, les activités de la vie etc…

Au début, alors que j'avais 14 ou 15 ans, et dans la situation familiale qui était la mienne, j'ai trouvé un guide, qui m'a pris sous sa protection et a fait de moi un homme, et j'ai toujours voulu être digne de ta confiance.

Toujours disponible pour tes amis, tu étais à l'écoute de chacun pour les aider.

Pour ma part, je garde le souvenir de plus de 60 ans d'amitiés, des voyages au bout du monde et de la période à la Broutie.

Alors, Totor, je te souhaite un repos plein de beaux rêves.

André « Dédé » Loubelle

Photos

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Remerciements

Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui nous ont soutenus et réconfortés durant cette période difficile. Votre présence a été d'un grand réconfort pour notre famille.

Un merci tout particulier au personnel soignant, gardes-malades et aux médecins qui ont pris soin de Nestor.

Avec toute notre reconnaissance,

La famille Schoonbroodt